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Spécialiste de la Russie, Jean Radvanyi, auteur de la Nouvelle Russie (1), analyse l'évolution des relations entre Moscou et les anciennes républiques soviétiques du Caucase et d'Asie centrale.

Le gouvernement géorgien accuse la Russie d'être impliquée dans les affrontements qui opposent actuellement les combattants de la région sécessionniste géorgienne d'Abkhazie et une guérilla composée de Géorgiens et de Tchétchènes. Partagez-vous le point de vue de Tbilissi ?
Jean Radvanyi. Il est très difficile de savoir ce qui se passe actuellement en Abkhazie, cette ancienne république autonome à l'époque soviétique, qui aujourd'hui a fait sécession avec la Géorgie. Ce que l'on sait, c'est que fin ao?t un groupe de Géorgiens et de Tchétchènes ont pénétré en Abkhazie pour, semble-t-il, reconquérir une partie de ce territoire, frontalier avec la Russie. Les Russes craignent que les Tchétchènes n'ouvrent un deuxième front. Ils l'ont fait savoir très t?t à Tbilissi qui a d'abord nié toute présence tchétchène à cet endroit-là, avant d'affirmer qu'il s'agissait d'éléments qu'elle ne contr?lait pas. En 1992-1993, il est vrai que des éléments de l'armée russe sont intervenus aux c?tés des Abkhazes contre la Géorgie dans le but de déstabiliser ce pays. Aujourd'hui, la situation est différente. Le gouvernement géorgien n'a pas une attitude très claire dans cette affaire car il a laissé beaucoup de [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]giubbotti peuterey[/url] facilités aux Tchétchènes. Il n'est pas du tout impossible que le gouvernement géorgien, dont certains membres souhaitent une reconquête militaire de l'Abkhazie, ait aidé des Tchétchènes à passer en Abkhazie. Et à ma connaissance, les troupes russes d'interposition [url=http://www.mylnefieldanalysis.co.uk/barbour.html]barbour outlet[/url] stationnées en Abkhazie ne sont pas intervenues.

La question tchétchène ne sert-elle pas de prétexte à Poutine pour obliger le président géorgien Chevardnadze à rentrer dans le giron russe ?
Jean Radvanyi. La politique de Moscou vis-à-vis des [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler outlet[/url] anciennes républiques de l'ex-URSS a évolué. Moscou considère désormais que l'indépendance de tous ces ?tats est acquise. En même [url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler homme[/url] temps, Moscou se préoccupe beaucoup plus de ses voisins. Et à juste titre, car nombre de ces pays limitrophes sont en crise comme la Géorgie, seul pays frontalier avec la Tchétchénie. Cette politique extérieure russe a été marquée par toute une série de voyages, par la relance de négociations. Dès que Moscou s'intéresse à ses nouveaux voisins, on l'accuse de néocolonialisme. Ce n'est pas aussi simple même si parfois les moyens de pression utilisés sont ambigus. On a ainsi vu la Russie arrêter ses livraisons de gaz et de pétrole à l'Ukraine et à la Géorgie en plein hiver ou rétablir des visas avec la Géorgie, ce qui est une forme de [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] pression.

L'enjeu pétrolier n'explique-t-il pas avant tout l'intérêt de Moscou pour le Caucase ?
[url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler[/url] Jean Radvanyi. Les voies de transit des hydrocarbures sont un des éléments de la [url=http://www.buynflticketsonline.com]Cheap NFL Tickets[/url] tension entre la Russie et le sud du Caucase. Le pétrole joue un r?le clé même si la donne a changé. En effet, les Russes ont terminé leur grand oléoduc qui part du Kazakhstan vers la ville russe de Novorossisk. Du coup, l'essentiel du pétrole de la mer Caspienne va pouvoir sortir par une voie qui ne passe pas par toutes ces régions en conflit.

Les pays qui font l'objet [url=http://www.re-tek.co.uk/abercrombie.html]abercrombie and fitch[/url] d'une attention particulière de Moscou appartiennent au [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler sito ufficiale[/url] GUUAM (Géorgie, Ukraine, Ouzbékistan, Arménie, Moldavie). Est-ce un hasard ?
Jean Radvanyi. Moscou a toujours considéré que le GUUAM était une machine de guerre de l'Occident pour affaiblir tout son flanc sud. De fait, le GUUAM a été constitué en marge d'une réunion de l'OSCE, en octobre 1997. L'Ouzbékistan a rejoint ce groupe lors de la [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] réunion célébrant le cinquantième anniversaire de l'OTAN. Le GUUAM a vraiment été créé sous l'égide des Occidentaux, et en particulier des Américains. L'interprétation de Moscou n'est donc pas complètement fallacieuse. Le GUUAM constitue une intervention occidentale directe dans les régions limitrophes considérées comme vitales par Moscou. Je pense qu'il faut accepter que Moscou ait un point de vue sur ces territoires voisins. Entre-temps, les communistes l'ont emporté en Moldavie et se sont rapprochés de la Russie. Il n'en reste pas moins que le GUUAM constitue une concurrence au sein de la CEI avec l'Union slave (Biélorussie-Russie) et avec l'Union eurasienne créées par Moscou. Ce dernier groupe est une union douanière avec la Biélorussie, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, et le Tadjikistan. Il est clair que cette sorte de concurrence entre associations régionales a contribué à une relance des efforts russes pour éviter que ces pays sortent de l'orbite de Moscou.

Quelles peuvent être les conséquences des événements en Afghanistan sur l'influence russe dans les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale ?

Jean Radvanyi. C'est difficile à dire. Ces pays, comme l'Ouzbékistan [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]www.vivid-host.com/barbour.htm[/url] qui accueille des troupes américaines sur son sol, essayent d'affirmer leur souveraineté en se dégageant d'une trop forte influence de Moscou. C'est légitime. Dans le même temps, tous ces pays ne peuvent pas faire abstraction de l'importance de la Russie comme partenaire économique ou politique. La grande question est de savoir si les troupes américaines vont rester comme elles l'ont fait dans le Golfe. Si la stratégie américaine à long terme est de maintenir une présence active dans cette partie de l'Asie centrale, pour contrer l'influence russe et chinoise, c'est un motif de réelle inquiétude.

En [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] resserrant les liens avec les pays de l'ex-URSS, Vladimir Poutine est-il en passe de restaurer la grandeur de la Russie ?
Jean Radvanyi. Pour moi, il est clair que la Russie sera une grande puissance. Je ne dis pas une superpuissance mais une grande puissance. Il est évident que la Russie exercera vis-à-vis de tous ses voisins une influence économique, politique et culturelle très importante. Ce sont des données objectives et naturelles parce que les flux économiques et migratoires sont comme cela.
Entretien réalisé
par Damien Roustel
(1) ?ditions Armand Colin 2000.

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